Sens au travail

Le sens au travail, c’est :

• le fait qu’il ait un but, une fonction, de la valeur et de l’importance pour la personne qui l’exécute;
• la cohérence entre les valeurs et les attentes de la personne qui travaille et le travail accompli quotidiennement.

Le sens varie selon l’identité des personnes et du milieu de travail.

Le sens du travail, un facteur de protection et de développement

Si l’individu perçoit positivement…

• son travail, c’est-à-dire ses activités quotidiennes et concrètes,
• les conditions dans lesquelles il l’accomplit – les conditions de santé et de sécurité, l’environnement physique, les relations de travail, et autres –,
• et les relations que donne lieu son travail – avec son ou sa supérieure, ses collègues, la clientèle, etc.,

alors il aura tendance à trouver du sens dans son travail et à son travail, et, par conséquent, à s’y sentir bien physiquement et mentalement.

Selon les travaux de recherche d’Estelle Morin et collaborateurs (2008), donner du sens au travail, c’est :

• comme les valeurs et les idéaux : le sens donné au travail nous permet d’orienter nos attitudes et nos conduites;
• comme un boomerang : le sens donné au travail nous confronte aux épreuves et aux passages de notre vie, afin de nous forcer à nous accomplir;
• comme un miroir : le sens donné au travail nous permet la compréhension de notre existence et l’intégration de notre personnalité.

Il est bon de noter que le fait de donner du sens au travail ne dépend pas du fait que le travail en lui-même ait un sens. Ainsi, chacun·e peut agir de façon à faire émerger le sens de son travail.

Le manque de sens du travail, un facteur de risque

Le manque de sens au travail peut entrainer :

• l’ennui;
• l’apathie;
• l’absentéisme;
• la distraction;
• les conflits;
• la contre-productivité;
• la désaffection à l’égard du travail et de l’organisation;
• le désir de changer de profession;
• la dégradation d’autres sphères de la vie que celle du travail;
• l’absence de raison d’être;
• la dépendance;
• l’épuisement;
• l’anxiété.

Le manque de sens du travail peut être induit par :

• la compétition (au sein de l’organisation);
• le « chacun pour soi »;
• les dilemmes moraux relevant de l’organisation du travail;
• la survalorisation de l’économie, des aspects financiers, par rapport à la qualité du travail;
• l’instabilité du travail, l’insécurité;
• l’augmentation du rythme de travail;
• la trop grande flexibilité du travail;
• la culture de l’urgence et de la performance.

Pour l’organisation

La chercheuse Estelle Morin note dans sa recherche les conséquences positives que donner du sens au travail peut avoir pour l’entreprise.

Elle constate en effet que dans les organisations où les travailleurs et les travailleuses considèrent que leur travail a un sens, ces hommes et ces femmes :

• présentent moins de problèmes de santé mentale ou physique;
• sont assidu·es à leur travail et engagé·es dans leurs tâches;
• prennent plus de responsabilités dans l’exercice de leur fonction;
• tendent à se perfectionner pour mieux accomplir leur travail;
• font preuve de créativité lorsqu’ils font face à des situations inhabituelles, ajoutant ainsi de la valeur à ce qu’ils accomplissent;
• sont moins absent·es et moins souvent en retard.

Quant à l’organisation, elle :

• réalise de meilleurs profits et une plus forte croissance;
• attire des employé·es de talent.