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Voir la crise autrement

Publié le 10 juin 2019

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Dans cette ère où le bonheur et la perfection brille l’image de soi, peu de place est accordée aux moments empreints de difficultés. Pourtant ces moments, moins agréables, sont bien réels et nous touchent tous à un moment ou un autre. À force de taire les petits maux, ceux-ci se transforment, s’alourdissent, s’accumulent, jusqu’à ce qu’ils soient insupportables. Vient alors parfois la crise.  Force est de constater que beaucoup de gens tendent à se refermer lors de son passage. Ne pas trop en parler pour ne pas déplaire. S’isoler ou bien mousser une image de nous complètement contradictoire.
 

Comment mettre en mots la lourdeur aux côtés de ceux qui performent, qui voyagent et qui collectionnent les sourires ? Et si ces moments plus sombres seraient simplement normaux ? N’est-ce pas le propre des émotions qui nous rendent plus humain ? Et s’il était possible de transformer ces moments en quelque chose de plus doux ? Et si nous pouvions en tirer parti ?
 

Vivre du stress de façon continu, ne pas se sentir à la hauteur et se sentir triste sont, bien souvent, des ingrédients propices à la détresse émotionnelle. Au Québec, ce sont les 12 ans et plus qui démontrent le niveau le plus élevé sur l’échelle de détresse psychologique—plus particulièrement les femmes. La difficulté à composer avec ces émotions désagréables peuvent, entre autres, amener : déprime, tristesse, colère, irritabilité, sensation de serrement dans la poitrine, désordre intestinaux, douleur physique … divers maux qui tendent à s’aggraver s’il y a une absence de prise en charge. L’accumulation peut prendre des semaines, des mois, voire même des années avant d’affecter le fonctionnement. Parfois un seul événement sera suffisant pour atteindre notre résistance.
 

Retrouver son centre

Pour retrouver l’équilibre et des sentiments harmonieux, il est possible d’agir.  Pourquoi ne pas laisser la place aux émotions moins agréables et aux comportements qui dérangent en étant à l’écoute de ceux-ci ? Ces moments peuvent être un levier. Ces émotions sont si normales que nous les revisiterons plusieurs fois au fil de notre vie.

Puisqu’il est inévitable de passer par une gamme variée, il peut être utile de se rappeler que plusieurs solutions existent. D’abord, de reconnaître ces émotions plus douloureuses ont déjà comme effet d’adoucir celles-ci. Une fois identifiées, nommer ces émotions contribue également positivement à faire diminuer la lourdeur et la charge. L’écriture, les amis et pourquoi pas une consultation psychologique ?
 

Lorsque vous faites de la fièvre, vous avez probablement une infection. Vous allez rapidement consulter un médecin pour arrêter l’infection, pour éviter qu’elle s’aggrave, pour vous soigner. La prescription concernant la santé mentale est la même. Il n’est pas nécessaire d’être dans l’urgence avant de consulter un professionnel. D’ailleurs, attendre trop longtemps avant de consulter un-e psychothérapeute risquerait de vous rendre moins disponible aux échanges.

Mise à part la consultation psychologique, adopter une attitude de gratitude au quotidien peut considérablement aider à maintenir un sentiment de bien-être. La reconnaissance stimule non seulement les neurotransmetteurs de sérotonine et de dopamine en les activant, mais elle permet également d’entretenir positivement nos perceptions. Concrètement, se réserver un moment dans la journée pour identifier en quoi nous sommes reconnaissants ou s’arrêter pour apprécier les rayons du soleil sont des gestes simples à poser en lien avec la gratitude.
 

Se redéfinir dans les moments difficiles

Alexandre Jardin a écrit : Sans doute faut-il mourir un peu pour renaitre à soi. Bien qu’un peu dramatique, cette phrase illustre que les moments difficiles permettent de se redéfinir. Vivre une gamme d’émotion différente est sain. La crise peut nous être bénéfique. Un tournant positif dans un vie. Chacun de nous le vivrons à une ou des occasions. L’important n’est pas d’éviter ses moments à tous prix, mais plutôt d’apprendre à composer avec des humeurs moins gaies. Je vous invite à aller consulter la campagne du Mouvement Santé mentale Québec pour apprendre davantage sur les éléments qui contribuent au bien-être.
 


Myriam Feiter-Murphy est professeure et superviseure de stage au Cégep Marie-Victoria en techniques d’éducation spécialisée. Elle est membre de l’Association québécoise de pédagogie collégiale.


Sources:

https://apprendreaeduquer.fr/bonheur-neurosciences/

Ministère de la santé et des services sociaux, Statistiques de santé et de bien être selon le sexe – Tout e Québec, 2013-2014 : http://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/statistiques-donnees-sante-bien-etre/statistiques-de-sante-et-de-bien-etre-selon-le-sexe-volet-national/niveau-eleve-a-l-echelle-de-detresse-psychologique/, page consultée le 1er septembre 2018.

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