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Préserver sa santé mentale en relation d’aide

Publié le 6 février 2018

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Préserver sa santé mentale en relation d’aide

Courageux, inébranlables, invincibles, telles sont les caractéristiques associées aux héros qui nourrissent notre imaginaire dès l’enfance. Voués à la protection de l’humanité, ces personnages déploient leurs pouvoirs surhumains pour sauver des vies et vaincre le mal. Dans les films et les bandes dessinées, rien ne semble à leur épreuve.

Qu’en est-il des héros de la «vraie vie»? Ceux dont la mission professionnelle consiste à assurer notre sécurité ou à s’occuper de notre santé physique et mentale (médecins, intervenants psychosociaux, policiers, ambulanciers, pompiers, etc.). Dans le cadre de leurs fonctions, ils sont parfois confrontés à des situations délicates ou bouleversantes, telles que la détresse, la maladie ou la mortalité…

Ces spécialistes doivent alors se munir d’un bouclier personnel contre les émotions négatives et les sentiments d’impuissance, de culpabilité ou d’échec qui peuvent se manifester. Une coupure entre leur vie professionnelle et personnelle peut donc s’avérer nécessaire. Après tout, ces héros sont humains.

Entrevue avec une intervenante du Centre de prévention du suicide de Québec (CPSQ)

Aucune journée ne se ressemble au CPSQ. Dès leur arrivée, les employés sont prêts à faire face à toutes les situations possibles. Les intervenants de première ligne offrent un premier contact aux gens en détresse qui requièrent de l’aide. Rapidement, ces répondants doivent évaluer la nature de chaque appel et intervenir. Ils s’entretiennent avec des personnes suicidaires, des intervenants externes et des proches inquiets ou endeuillés. Dans tous les cas, la vie d’une personne est en jeu.

À son entrée au CPSQ, Marie-Pier (nom fictif) agissait à titre d’intervenante de première ligne. «Il faut savoir gérer son stress et avoir une très bonne capacité d’adaptation», explique-t-elle. Cette jeune intervenante psychosociale fait preuve d’une grande force de caractère. Elle reconnait toutefois que nul n’est à l’abri du sentiment d’impuissance que peut susciter une intervention, car c’est à la personne au bout de la ligne que revient la décision d’accepter de l’aide ou non.

Le bien-être des intervenants revêt une importance fondamentale au Centre de prévention du suicide. Les employés bénéficient du soutien d’un «arrière-garde», soit un intervenant désigné pour ce rôle, disponible 24 heures sur 24 pour les écouter et les conseiller. Le CPSQ préconise le travail d’équipe; d’ailleurs, l’entraide est au cœur des échanges entre les intervenants. D’autres moyens sont mis en place pour favoriser un environnement de travail revigorant : lampe de luminothérapie, ballons ergonomiques et salles de pause conviviales. Chaque employé peut aussi bénéficier d’un soutien financier lors de l’inscription à une activité physique. De plus, les intervenants ont accès à un programme d’aide aux employés (PAE) et sont encouragés à y avoir recours au besoin.

Maintenant intervenante clinicienne au CPSQ, Marie-Pier rencontre des clients pour les accompagner dans leur cheminement et effectuer un suivi. L’intervention est ainsi plus directe et personnelle. Dans le cadre de son travail, cette jeune femme doit faire face à certaines situations éprouvantes. Comment gère-t-elle cela sur le plan personnel? «J’ai développé des techniques pour prendre soin de moi. C’est important de faire une coupure entre sa vie professionnelle et personnelle.» Artiste dans l’âme, Marie-Pier se ressource dans ses loisirs, notamment la peinture, l’écriture et la musique. Son cercle social lui apporte également un grand réconfort.

Marie-Pier affirme que son expérience en tant qu’intervenante au CPSQ s’avère enrichissante sur le plan personnel. «Mon travail me fait grandir, me permet d’avancer. J’ai développé une grande capacité d’introspection et je réagis différemment face aux difficultés. En étant régulièrement en intervention avec des personnes qui vivent de la souffrance, mais aussi de la résilience, on prend davantage conscience de toute l’importance du bonheur.» Ajoutons à cela la gratification que lui apporte le fait d’aider autrui.

Quels conseils Marie-Pier souhaite-t-elle donner aux professionnels qui, comme elle, œuvrent dans un domaine où la charge émotionnelle peut être élevée? «Il faut prendre soin de soi autant que l’on prend soin des autres et s’accorder le même niveau d’importance. Il ne faut pas avoir peur d’aller chercher de l’aide lorsque c’est nécessaire.»

Je remercie Marie-Pier pour cet échange fort intéressant. Son témoignage nous rappelle que la santé mentale est une question de bien-être intérieur et d’équilibre en toute circonstance.

Nous pouvons tous être le héros de quelqu’un, mais il importe avant tout d’être son propre héros.


Le Centre de prévention du suicide de Québec célèbre son 40e anniversaire cette année. Les intervenants spécialisés en prévention du suicide offrent des services directs à la population, gratuitement, sans attente. Pour joindre la ligne d’intervention 24 h/24, 7 jours/7, pour vous ou pour un proche, composez le 1 866 APPELLE – 1 866 277-3553.


Le Mouvement Santé mentale Québec propose sept astuces pour se recharger sur le plan mental. Quatre d’entre elles s’appliquent particulièrement bien dans le contexte d’équilibre entre les sphères professionnelle et personnelle.

Ressentir :

J’identifie ce qui peut déclencher certaines de mes émotions (idées, situations).

Agir :

Je me sers de mon expérience pour résoudre les problèmes que je rencontre, Je cherche à donner un sens aux événements que je vis.

Se ressourcer :

J’essaie de maintenir un équilibre entre les divers volets de ma vie (social, physique, mental, émotionnel, etc.);

Je prends des pauses pour réduire le stress;

Je fais des activités que j’aime.

Découvrir :

Je m’ouvre à l’imprévu, j’agis sur ce que je peux changer, j’accepte ce que je ne peux changer.

Bianka Lemelin

Conseillère en communication

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