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La savonnerie des Diligences – la bienveillance en milieu de travail

Publié le 20 juillet 2020

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La savonnerie des Diligences

Le Mouvement Santé mentale Québec et le Groupe Entreprises en santé se sont joints afin de présenter des portraits d’entreprises ayant développé des méthodes innovantes pour favoriser le mieux-être de leur équipe.

Voici le portrait de la Savonnerie des Diligences, située à Austin en Estrie, et de sa créatrice, Marie-Ève Lejour.

Cette sympathique entreprise à la croissance rapide, passant de 12 employés en 2016 à 35 en 2020, doit son succès à la fois financier et humain au mode de gestion bienveillant implanté par Marie-Ève Lejour.

Après quelques années d’existence de l’entreprise, Mme Lejour s’est donnée comme mission de rendre ses employé.es heureux. Elle avait envie de mettre en place un lieu où il est possible de cocréer, de développer des liens et de s’enrichir. La rétention des employé.es n’étant pas évidente, à cause de la localisation et des tâches pouvant être répétitives, l’entrepreneure a cherché une façon de maintenir la motivation de l’équipe en cohérence avec les valeurs de l’entreprise et à promouvoir les compétences de chaque individu.

Une conférence à laquelle elle a participé[1] en 2016 l’a outillée pour instaurer cette gestion « bienveillante » qui caractérise maintenant la savonnerie. Son équipe l’ayant aidée à réaliser ses rêves, Mme Lejour s’est demandé comment à son tour elle pouvait contribuer à réaliser les leurs. C’est à travers un exercice créatif qu’elle et son équipe ont déterminé quels étaient leurs rêves pour la savonnerie et quels étaient leurs rêves personnels, et comment ces derniers pouvaient être en partie atteints au sein de l’organisation. Ils se sont rendu compte que les rêves pour l’entreprise étaient partagés par l’ensemble des membres de l’équipe : avoir un impact positif sur l’environnement, organiser des événements significatifs (fête foraine au village par exemple), devenir des influenceurs sociaux, entreprendre des voyages de conscientisation internationale, être un lieu de partage de ressources, etc. Ceci correspond à l’idée de l’entrepreneure voulant que pour être heureux au travail, il faille avoir le sentiment de faire une différence. De plus, le fait de nommer les rêves a permis de découvrir des opportunités de développement, comme par exemple un projet avec des femmes de la Guinée ou l’achat de voitures électriques pour l’entreprise qui ont pu servir aux employé.es qui rêvaient d’avoir une de ces voitures.  

Puis, ils se sont demandé comment l’entreprise pouvait contribuer à l’atteinte des rêves personnels. Ils ont réalisé que les rêves de bonheur des employés ne sont pas nécessairement à grands coups de Club Med, mais dans les petites choses du quotidien qui font du bien et donnent du sens. Les rêves des employés se classent en trois catégories: les rêves plus matures, d’accomplissement (être autosuffisant, être heureux et équilibré au quotidien, être en santé, etc.), les rêves de chemin (voyages, vivre ailleurs, cours, développement d’une habileté particulière, etc.) et les rêves matériels (acquisition d’une maison, voiture, chalet, vignoble, démarrage d’une entreprise, et même acheter un chat!). Ainsi, on travaille à donner aux membres de l’équipe les moyens de se réaliser personnellement tout en effectuant les tâches nécessaires à l’entreprise.

Prendre soin de la santé mentale de l’équipe

À la savonnerie, les gens viennent participer à un projet. Cette approche est riche de sens et valorisante. Ceci rend les employé.es plus intéressé.es à rester à l’entreprise. Ils savent que les avantages donnés sont mis en place afin d’augmenter leur bonheur. Un genre de contrat social est instauré : les employé.es s’engagent à donner le meilleur d’eux-mêmes et en retour ils peuvent obtenir une augmentation de salaire de 10% chaque année, quand c’est possible, et davantage de congés. Ce temps libre supplémentaire leur permet de faire avancer leurs projets personnels. En répondant aux besoins des employé.es, on répond aussi davantage aux besoins familiaux. Des employé.es invitent même leur partenaire de vie à se joindre à l’aventure de la savonnerie.

Prendre soin de la santé mentale de son équipe, c’est faire des réunions au quotidien, se préoccuper de comment vont les employé.es et s’ajuster au fur et à mesure. Quand un.e membre de l’équipe est fatigué.e ou va moins bien, on agit rapidement, on écoute, on offre du soutien, des congés si nécessaire, ou on réfère à des ressources externes. On considère qu’on ne peut pas être seulement dans l’action et le courtermisme, qu’il faut du repos pour prendre du recul et permettre aux idées d’émerger.

Relever des défis

Dans la vie d’une entreprise, de nouveaux défis se manifestent régulièrement. Il y a l’idéal souhaité et la réalité. À la savonnerie, on essaie de se rendre au moins à mi-chemin. Par exemple, avec l’expansion rapide, tenir compte des rêves d’un plus grand nombre d’employé.es est plus complexe. Les plus grands locaux rendent aussi les liens entre les employé.es plus difficiles. Mais l’écoute, l’échange et la recherche de solutions face aux problèmes rencontrés demeurent primordiaux.

Pour Madame Lejour, il était important de maintenir une gestion de type holocratique[2], non hiérarchique, où les employé.es sont relié.es par des objectifs communs et ont l’autonomie nécessaire pour les atteindre. Toutefois, il est évident que les objectifs de rendement ne sont pas mis de côté puisqu’ils permettent à tous de gagner leur vie.

Ce mode de gestion ne met pas non plus à l’abri des défis. En cinq mois, l’entreprise a dû faire face à une inondation et à la pandémie, ce qui a nécessité la fermeture de la boutique. Inévitablement, on a dû mettre des employé.es au chômage durant la pandémie, changer les horaires de travail, etc., et ce contexte a contribué à développer un sentiment d’insécurité. Des réactions inattendues se sont manifestées au sein de l’équipe et il était important de demeurer attentif et de garder la santé mentale de chacun.e au cœur des priorités. Cependant, les projets personnels ont forcément été temporairement délaissés et les réunions d‘équipe sont plus difficiles à tenir.

Si les employé.es n’étaient pas en amour avec l’entreprise, ils ne l’auraient pas tenu à bout de bras pendant ces moments. Quand tout va bien, la croissance est facile, les conditions de travail ont un impact sur le chiffre d’affaires, les gens sont plus motivés. C’est durant les moments difficiles qu’il est possible de voir le succès de l’approche empathique, les avantages d’un mode de gestion où on a pris soin des gens. Prendre le temps d’expliquer les impacts du contexte aux employé.es leur permet aussi de comprendre les intentions de la direction et de réduire le sentiment d’insécurité face à l’inconnu.

Toujours plus de rêves

Marie-Ève Lejour espère que son entreprise et le modèle bienveillant demeureront bien après elle. Le but n’est pas de croître continuellement, mais de maintenir et d’améliorer ce qui est déjà là, grâce à l’intelligence collective, à la mise à contribution des talents, des forces et des idées de chacun.e. Cette entrepreneure rêve de transmettre son modèle, simple et humain, à d’autres entreprises, et pourquoi pas de les accompagner dans cette démarche créatrice et innovante. Pour que les rêves individuels deviennent des projets communs, pour que la gestion bienveillante devienne une norme.

Pour en connaitre davantage sur la Savonnerie des Diligences et visiter leur site web : https://savonneriediligences.ca/

Savonnerie des Diligences

1249, route 112

Austin, Québec J0B1B0 

450-297-3979

 

[1] Conférence inspirée de Les cinq grands rêves de vie : les secrets d’une vie pleinement réussie de John P. Strelecky, 2011.

[2] Mode de gouvernance qui recourt au principe d’intelligence collective et dont la structure, non hiérarchisée, se compose d’équipes reliées entre elles par des objectifs communs et détenant chacune la pleine autorité dans ses champs d’expertise.  

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