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Comment s’inspirer des processus créatifs pour cultiver la curiosité ?

Publié le 12 février 2020

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La curiosité est une qualité qui prédispose à l’expansion de soi par la recherche de nouvelles expériences.

Ce désir de découvrir l’inconnu soutient entre autres la flexibilité des compétences de régulation du stress, le développement d’une plus grande tolérance face à l’incertitude et de meilleures compétences de résolution de problème. Au plan relationnel, la curiosité favorise la formation de nouveaux liens et l’approfondissement de l’intimité en portant attention au caractère unique de chaque rencontre et à l’aspect évolutif de l’expérience de chacun. La pratique de la curiosité en relation nécessite de se rappeler que l’on ne peut jamais pleinement prédire les réactions des autres et que, au contraire, s’y intéresser avec ouverture favorise l’échange dans le moment présent et la proximité.

Se disposer plus aisément à faire face au stress de l’imprévisible ou contrer la monotonie de ce qui semble trop connu peut se pratiquer par le biais de la curiosité et des processus créatifs. Bien que la propension à la curiosité varie d’un individu à l’autre, il est bon de souligner que cette qualité peut se déployer chez quiconque le désire.

Les liens entre la curiosité et la créativité

La curiosité et la créativité sont étroitement liées. Les inventeurs, les artistes, les entrepreneurs… bref, les créateurs parlent souvent de leurs rapports uniques à leurs processus créatifs. Ils soulignent souvent différents états par lesquels la curiosité se manifeste et facilite l’émergence de nouvelles idées. Leurs observations ont contribué à mieux cerner les mécanismes qui activent la curiosité, et à découvrir à quel point celle-ci est malléable.

En nous inspirant des différents stades du processus créatif, nous pouvons constater que la curiosité se transforme au fil du temps, puis développer des repères pour mieux connaître comment notre propre curiosité se déploie.

Les stades du processus créatif de Wallas

En 1926, le psychologue Graham Wallas développe une approche de cartographie du processus créatif : son analyse fédérera un certain consensus près d’un siècle plus tard.

Il présente le processus créatif comme l’enchainement de quatre phases : la préparation, l’incubation, l’illumination et la vérification. Ces étapes se caractérisent par une alternance entre une qualité d’attention focalisée et des états plus distanciés face au sujet.

1ère phase : La préparation.

C’est définir le sujet d’intérêt et acquérir de l’information. À cette étape, la curiosité se manifeste par le désir de savoir ou de solutionner quelque chose de précis. C’est l’étape où l’on s’active pour recueillir des données. Investir plus d’énergie à ce moment-là donnera de l’élan aux étapes suivantes.

Il est à noter que la curiosité est souvent stimulée par 3 différents manques, soit : le manque de savoir, le manque d’intérêt ou le manque de possibilités. Lorsque l’une de ces carences se fait ressentir, la première étape du processus créatif est à même de s’activer pour satisfaire le manque identifié.

Lorsque la curiosité est plus large, elle génère plus de recherches d’informations, ce qui amplifie la génération de nouvelles idées. Lorsque la curiosité est dirigée de manière plus spécifique, elle génère plus directement des solutions, mais son potentiel créatif s’en trouve limité. Il est donc recommandé de prendre son temps lors du commencement du processus créatif.

2ème phase : L’incubation.

Elle suggère que le processus créatif bénéficie d’un temps de recul, de distraction et de détente. La curiosité se poursuit, mais de manière plus diffuse et contemplative. Un changement de rythme, en prenant une pause ou en faisant une autre activité, soutient les processus inconscients qui prennent le relais pour réorganiser l’information recueillie.

Cette phase génère des opportunités pour reformuler la problématique, dynamiser l’exploration et soutenir l’élan du processus !

3ème phase : L’illumination.

Une idée inattendue éclot hors contexte. Eurêka ! En apparence, l’idée semble avoir jailli sans le moindre effort. C’est par un certain lâcher-prise et une distanciation que de nouveaux liens ont pu s’activer. Ici, le défi est de ne pas forcer une réponse trop rapidement et de permettre un espace de réceptivité dans lequel les pensées et les sensations peuvent vagabonder sans pression.

Trouver la bonne distance de focus peut être difficile. On peut utiliser d’autres techniques qui permettent de rester actif dans le processus et de soutenir l’association libre. Les créateurs ont souvent recours aux procédés d’improvisation ou de remue-méninge (brainstorming), par exemple, pour activer de nouveaux liens.

4ème phase : La vérification.

On y revisite les nouvelles idées et les associations pour les évaluer. La curiosité s’exprime alors par le désir de discerner la qualité des différentes informations accumulées et le chemin parcouru pour satisfaire l’élan initial.

À travers le processus créatif, la curiosité est modulée selon différentes aptitudes cognitives, émotives et sensorielles, et ce de manière active et passive. L’observation de ses propres capacités à osciller entre ces différents états offre des balises à considérer lorsque l’inspiration semble tomber à plat. Et ceci peut facilement s’appliquer pour amplifier nos capacités de résolution de problèmes aussi, puisque ces processus sont bien similaires.

Quelques conseils

Lorsqu’il s’agit de résoudre un problème, le niveau de stress augmente, et prendre son temps peut alors sembler contreproductif. Dans ces moments-là, canaliser la curiosité pour mieux comprendre le contexte dans lequel ce problème survient peut apaiser ce sentiment d’urgence.

La curiosité incite à enrichir l’ensemble de nos expériences, de nos activités et de nos relations. Elle suscite un mouvement perpétuel de croissance et de vitalité en facilitant la découverte de nouvelles informations et leurs réorganisations. On peut alors commencer par identifier comment s’exprime sa propre curiosité pour lui offrir de nouvelles possibilités !

Les obstacles à la curiosité :

– Croire tout savoir et tout comprendre

– Avoir peur du changement et de l’inconnu

– Être trop passif, ne pas chercher à comparer les informations recueillies

– Préférer se conformer aux autres

– Ne pas considérer les critiques constructives

Les soutiens à la curiosité :

– Être capable de se remettre en question

– Tolérer l’anxiété liée à la découverte

– Apprécier le processus en cours

– S’intéresser à différents types d’information tels que ses sensations, ses émotions ou ses idées et celles des autres

– Être capable de poser des questions et d’écouter en retour

Par Mylène Choquette – Thérapeute conjugale et familiale, psychothérapeute
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Meetual est une plateforme de psychothérapie en ligne qui permet de consulter une professionnelle de la santé mentale accréditée à tout moment.

Références :

Botella, M. et all. (2018, 21 novembre) : What Are the Stages of the Creative Process? What Visual Art Students Are Saying. Récupéré de https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2018.02266/full

Grace, K., Maher, M.L. (2015, juin) : Specific Curiosity as a consequence of transformational creativity. Récupéré de http://computationalcreativity.net/iccc2015/proceedings/11_3Grace.pdf

Kim, K.H. (2017, 1er juin) Curiosity : The Key to Creativity and Innovation. Récupéré de https://www.ideatovalue.com/crea/khkim/2017/06/curiosity-key-creativity-innovation/

Hill, R. (2015) The Curiosity Oriented Approach. Récupéré de https://www.mentalhealthacademy.net

Koutstaal,W. (2017, 5 juillet) : Creativity – What’s Curiosity Got to Do with It? Récupéré de https://www.psychologytoday.com/us/blog/our-innovating-minds/201707/creativity-whats-curiosity-got-do-it

Sadler-Smith, E. (2015) Wallas’ four-stage model: More than meets the eye? : récupéré de http://epubs.surrey.ac.uk/809234/1/Sadler-Smith%20Wallas%20Four%20Stage%20Model%20of%20Creativity.pdf

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