C’est une évolution logique et inspirante pour le système d’éducation au Québec : conjuguer l’enseignement de la santé mentale avec la santé physique dans les écoles.
Le Cégep de Sainte-Foy a pris à cœur la devise de l’Organisation mondiale de la santé : il n’y a pas de santé sans santé mentale. Le collège a donc intégré dans ses cours d’éducation physique les « 7 astuces » du Mouvement Santé mentale Québec, qui sont les principaux facteurs de résilience en santé mentale.
Jacques Bigaouette, psychologue au Cégep de Sainte-Foy a proposé d’inclure les 7 astuces pour se recharger dans le programme d’éducation physique, puisque ce cours de base est enseigné à toutes les personnes étudiantes. « Au départ les 7 astuces nous ont intéressé pour le personnel du collège. Les ressources humaines les ont intégrées comme outils de sensibilisation et de promotion de la santé mentale. Puis, avec mes collègues psychologues, j’ai décidé de poursuivre le travail avec la communauté étudiante. »
« On s’est dit que ça pourrait être intéressant de se jumeler au département d’éducation physique, qui voit nécessairement tous les nouveaux étudiant.es, pour un total de 6 500 jeunes. On voulait relier santé physique et santé mentale, pour promouvoir une santé globale. » dit M. Bigaouette.
Voir les 7 astuces, de la classe aux corridors
Dans le cadre d’un cours obligatoire, les 7 astuces sont présentées dans un cartable imagé comme facteurs de protection en santé mentale. À partir de ce dernier, le personnel enseignant démarre une conversation avec les groupes de la communauté étudiante pour connaître les gestes qu’ils font déjà pour contribuer à leur santé mentale. Finalement, on les invite à identifier des comportements précis qui leur permettrait de mettre en pratique les astuces. Ce module intitulé « Bien dans ma tête » est réalisée dans l’optique de la Thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT).
Une autre richesse du projet : c’est à la discrétion des enseignant.e.s de choisir si une évaluation sera inclue dans le résultat final des élèves. Pour M. Bigaouette, « c’est un pas de géant de pouvoir rejoindre tous les étudiant.e.s. Et plus les enseignants seront à l’aise avec le contenu, plus les étudiant.e.s embarqueront. »
Un programme au potentiel immense
Ce qui rend cette initiative si prometteuse, c’est son potentiel à voyager dans d’autres milieux scolaires au Québec. Le grand souhait du Mouvement Santé mentale Québec, c’est donc de voir grandir ce bourgeon en forêt qui sera éventuellement bien ancrée dans le système d’éducation à travers la province.