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Les ateliers Korsa: entrevue avec Lysa-Marie Hontoy

Publié le 7 décembre 2017

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Les ateliers Korsa: entrevue avec Lysa-Marie Hontoy

Lysa-Marie Hontoy est détentrice d’un baccalauréat en psychologie à l’Université de Montréal où elle poursuit présentement ses études au 3e cycle en psychologie clinique. Sa thèse doctorale porte sur l’impact de la présence attentive, de l’auto-compassion et de l’approche d’acceptation et d’engagement (ACT) sur la santé psychologique des étudiants universitaires.

Contraintes financières, programme contingenté, horaire variant: les semences de l’anxiété fleurissent dans les milieux scolaires. Le secret de polichinelle étant désormais trahi, les établissements scolaires ont œuvré pour offrir à leurs étudiants des ressources adéquates dans le but de contrer le fléau.

Pour compléter les initiatives offrant des rencontres individuelles, les ateliers Korsa se sont spécialisés dans les interventions de groupe. Depuis 2013, le projet se veut une solution de rechange aux ressources déjà en place en offrant des ateliers revêtant une approche novatrice. La rencontre avec la coordonnatrice du projet, Lysa-Marie Hontoy, a permis d’éclaircir les linéaments du programme.

Primo, Korsa signifie «franchir» et «traverser». Ce nom a été choisi pour refléter l’allégorie d’un bateau en mer envieux de se rendre jovialement à bon port. L’«équipage», encadré par les capitaines, développe notamment ses habiletés à contrôler la barre[1] afin d’orienter le gouvernail à sa guise. L’approche étant cognitivocomportementale,  les ateliers misent sur les métaphores pour verbaliser les problématiques. La coordonnatrice du projet mentionne aussi que leur philosophie est transcendée par l’importance accordée à l’éthique de vie et aux valeurs humanistes.

Secondo, les ateliers se donnent en groupe de maximum 15 personnes et s’échelonnent sur cinq périodes de 2 h 30. Loin d’être obligatoire, la participation à tous les ateliers est fortement recommandée puisque les acquis d’un atelier sont intégrés dans le suivant. Afin d’être sélectionnés, les individus doivent s’inscrire en début de session. Le choix des participants est soumis à la loi du «premier arrivé, premier servi». Les critères de sélection sont souples : il suffit d’être étudiant, que ce soit à temps plein ou partiel. Le projet Korsa se retrouve dans plusieurs établissements, une liste exhaustive est disponible sur leur site Web.

Terzo, Korsa est en pleine expansion. Ayant un succès dans les établissements desservis, les ateliers sont offerts dans un nombre croissant d’écoles. Focalisé sur les cégeps et les universités, le projet offre des formations à ceux voulant s’y joindre. Ainsi, les écoles désirant offrir le programme n’ont qu’à déposer leur candidature, la procédure étant indiquée sur le site web. Il est à noter qu’un parcours universitaire dans un programme psychosocial est prérequis. Ce critère est jugé nécessaire pour éviter qu’un encadrement défaillant soit promulgué.

Quarto, les ateliers permettent de développer des techniques d’autogestion afin de contrer les effets délétères de l’anxiété. Le matériel didactique standardisé utilisé se retrouve sous la forme d’un protocole, donnant ainsi des appuis théoriques à la démarche. Plusieurs stratégies améliorant l’autogestion de l’anxiété sont mises à profit.

Parmi celles-ci se retrouvent le balayage corporel, pour consolider la connexion avec soi-même, et la défusion cognitive, pour influencer l’appartenance et l’engagement. Ces techniques ont pour objectif d’atteindre la pleine conscience par la maîtrise du corps et la distanciation de ses pensées. Le contrôle et la flexibilité cognitive apparaissent donc comme des concepts centraux dans la gestion de l’anxiété.

En guise de conclusion, le projet Korsa est une initiative qui a permis à plusieurs étudiants de surmonter leur problème d’anxiété. Sa prospérité est notamment due à son approche de groupe et à son efficacité. Pour clore l’entretien, Lysa-Marie Hontoy insiste sur l’importance de parler de la souffrance ou des problèmes psychologiques que l’on peut vivre. Le fait d’en parler permet souvent aux personnes de réaliser que nous nous trouvons tous dans le même bateau.

Cette prise de conscience est souvent rassurante pour les étudiants et constitue un premier pas vers une meilleure gestion de leur anxiété. Les ateliers Korsa servent donc de phare et de boussole pour les matelots perdus momentanément en mer.

Pour plus d’informations: korsa.uqam.ca

[1] La barre est le nom donné au guidon d’un bateau

Michaël Huot

Michaël est assistant de recherche à l’Université de Montréal dans le cadre du projet CRA. Ses années d’expérience en tant qu’animateur lui ont valu un poste d’intervenant jeunesse à l’Institut Pacifique. Sa dévotion pour son domaine d’étude lui permet de surcroît de conjuguer son poste de conférencier pour le projet SEUR et son parcours universitaire en psychoéducation.

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