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La curiosité influence profondément nos comportements. Elle nous permet de survivre, de nous adapter, de développer des liens et d’accroître nos connaissances.
Aujourd’hui, on pense souvent à la curiosité comme étant un trait de personnalité ou une caractéristique propre à l’enfance. Pourtant, la curiosité peut se développer tout au long de la vie.
Elle recèle des bénéfices importants pour soi et pour améliorer la qualité de nos relations. Elle est une source d’épanouissement et peut servir de bouclier contre les stress de la vie.
La curiosité
La curiosité se définit comme une motivation à chercher de l’information. Elle est reliée au système de récompense, à la satisfaction, l’apprentissage, la prise de décision, et la régulation de l’incertitude.
La curiosité active la dopamine et nous rend proactifs. Elle est stimulée par le manque d’information qui entraîne à passer à l’action.
Les bénéfices pour soi
La curiosité dynamise la possibilité d’intégrer de nouvelles connaissances et de faire de nouveaux liens. La réorganisation de ces nouvelles informations et de ces associations contribue à une meilleure prise de décision et stimule la créativité. Selon le neurologue Kirk R. Daffner la pratique de la curiosité pourrait contribuer à agir contre le déclin cognitif lié au vieillissement (Kasdan, 2009).
Les personnes curieuses ont une plus grande tolérance face aux situations stressantes et à l’inconnu.
Elles développent des stratégies pour faire face aux nouvelles situations et peuvent expérimenter du plaisir lié à la satisfaction de se dépasser.
On peut penser par exemple aux personnes attirées par l’exploration, la découverte, l’aventure et les opportunités de dépassement de soi.
Il est probable que les personnes curieuses ne s’ennuient pas beaucoup.
Les bienfaits en relation
La curiosité permet de freiner les expériences relationnelles négatives. Elle favorise la réduction de l’agressivité, des suppositions, des jugements et des attitudes défensives ce qui peut permettre de dénouer ou d’éviter d’entretenir les conflits. La curiosité améliore la qualité de nos relations en favorisant l’empathie, l’écoute et la découverte d’aspects distinctifs chez l’autre. Elle contribue à cultiver la joie et à la partager!
Au sein de la communauté
En fait, la curiosité nous engage à explorer la perspective de l’autre, de s’y intéresser.
On peut se pratiquer à la fois avec des gens semblables et différents de nous et observer quels éléments déclenchent un sentiment d’ouverture ou de fermeture : est-ce l’âge, l’origine culturelle, le genre, l’orientation sexuelle, la profession, l’image, les valeurs, les intérêts, etc. ?
Il y a un nombre illimité d’opportunités pour entrer en relation avec le monde qui nous entoure. La pratique de la curiosité sans attente et sans jugement à l’intérieur de n’importe quelle rencontre favorise la surprise, l’intérêt et les échanges de meilleure qualité.
En couple
Dans le cadre des relations de couple, on découvre que les moments d’ouverture et de curiosité envers l’autre peuvent mener à une relation plus satisfaisante.
Ces moments permettent de cultiver un espace sécuritaire pour s’exprimer, se découvrir, se sentir compris, accepter les désaccords, s’adapter l’un à l’autre.
Les couples ayant un mode de communication basé sur la curiosité mutuelle ont de meilleures capacités pour faire face à l’adversité ensemble.
Cultiver la curiosité en relation nécessite de reconnaître et d’accepter la part insaisissable de l’autre en évolution.
La curiosité soutient la vitalité des relations à long terme.
La curiosité en pratique
Richard Hill, un psychothérapeute australien identifie 3 types de curiosité qui s’appuient sur un manque à combler soit : un manque d’information, un manque de plaisir ou un manque de possibilité.
En identifiant un manque qui stimule un intérêt, on peut ensuite porter attention aux sensations corporelles qui peuvent rapidement informer quelles émotions ce manque génère.
– Y a-t-il une sensation de fermeture ou d’ouverture et quelles en actions en découlent ?
– Est-ce que le manque identifié génère une anxiété paralysante ou stimulante ?
Ces réponses permettront nécessairement d’accéder à des informations différentes et de s’ajuster pour soutenir l’élan de la curiosité.
Bref, plus on accorde de l’attention à découvrir ce qui stimule notre curiosité en la questionnant, plus elle s’amplifie et il est possible de partager ce qu’elle révèle.
Des billets de blogue à venir permettront d’approfondir comment stimuler la curiosité à l’aide de la créativité ainsi que son utilisation pour faciliter la régulation des émotions.
Principes clés à retenir pour favoriser la curiosité :
– Tout évolue et il est impossible de tout savoir à l’avance
– Le moment présent et les sensations corporelles sont une source d’information importante pour activer la curiosité
– Accepter l’expérience comme un processus et non comme une fin en soi facilite le développement de la curiosité
– Être capable de tolérer un minimum d’incertitude
– Se délester de règles trop strictes et d’attentes prédéterminées.
Par Mylène Choquette – Thérapeute conjugale et familiale, psychothérapeute
Meetual
Meetual est une plateforme de psychothérapie en ligne qui permet de consulter une professionnelle de la santé mentale accréditée à tout moment.
La mission de Meetual est de démocratiser l’accès aux services de santé mentale en rendant la thérapie abordable et accessible pour tous.
Références :
Hill, R. (2015) The Curiosity Oriented Approach. Récupéré de https://www.mentalhealthacademy.net
Hennessy, K (2017) Curiosity is an Essential Building Block of Intimacy. Récupéré de https://www.heartofthecitytherapy.com/blog/2017/8/20/curiositys-protective-role-in-relationships
Kashdan, T. B., (2009) Wired to Wonder. Récupéré de https://greatergood.berkeley.edu/article/item/wired_to_wonder
Kashdan, T. B., McKnight, P. E., Fincham, F. D., & Rose, P. (2011). When curiosity breeds intimacy: taking advantage of intimacy opportunities and transforming boring conversations. Journal of personality, 79(6), 1369–1402. doi:10.1111/j.1467-6494.2010.00697.x
Kidd, C., & Hayden, B. Y. (2015). The Psychology and Neuroscience of Curiosity. Neuron, 88(3), 449–460. doi:10.1016/j.neuron.2015.09.010
Suttie, J. (2007) Why Curious People Have Better Relationships. Récupéré de https://greatergood.berkeley.edu/article/item/why_curious_people_have_better_relationships