Les plaisirs hédoniques font références aux gratifications extérieures, souvent légères et dont la satisfaction est de courte durée (par exemple : nourriture, téléséries, alcool, magasinage, jeux vidéo, etc.). En bref, des plaisirs faciles et sans efforts dont la société de consommation nous gave parfois par ses désirs imposés et compulsions effrénées.
Selon Psychomédia, la conception eudémonique du bonheur est basée sur la prémisse que les gens se sentent heureux s’ils connaissent une croissance personnelle et ont le sentiment d’avoir des buts et une vie qui a du sens. J’ajouterais donc que les plaisirs eudémoniques nécessitent de la persévérance, de la détermination… et des efforts!
Dans la thématique du bonheur et de sa portée sur la santé mentale, mon billet se veut donc une réflexion sur ces deux composantes. Il est bon d’avoir des activités légères et superficielles, cela est même nécessaire à la détente et à l’appréciation des douceurs de la vie. La voie hédonique n’est pas à bannir mais simplement une invitation à différer son plaisir pour un bonheur plus durable.
L’eudémonisme en pratique
Lorsque l’on entreprend des études, on sait d’emblée que ce sera pour quelques années. Il y aura certes des privations, mais au final, la récompense sera un beau diplôme en poche.
Si on apprend à jouer d’un instrument de musique, il faut pratiquer longuement et assidûment, mais au final, on éprouvera une bouffée de fierté à exposer la maîtrise de son art.
Lorsque l’on s’applique à tisser une courtepointe ou à confectionner de petites douceurs à offrir en cadeau, il est nécessaire d’y consacrer de nombreuses heures, mais au final, la satisfaction sera certes plus grande car l’expression créative a pu se démontrer.
Quand on souhaite écrire un livre, on doit grappiller des heures ici et là pour se donner le temps de structure et la disponibilité entière afin d’être à l’écoute de son inspiration. La joie sera dans le cœur de l’auteur après avoir donné vie à son œuvre.
Lorsque l’on s’active à cultiver son bonheur et à nourrir son bien-être intérieur, le temps passé à se connaître, se guérir, déployer ses talents, développer un sentiment d’appartenance à sa communauté, trouver sa mission de vie, s’engager pleinement dans une cause dont la valeur nous rejoint—tout cela prend du temps. Beaucoup de temps. C’est même le travail de toute une vie, mais le contentement ultime s’inscrira dans le véritable accomplissement de soi.
Nathalie Rondeau
Secrétaire à la direction régionale – Services Québec Lanaudière
Animatrice de l’atelier d’écriture Chuchotements d’éveil