De la grande ville à la campagne, du travail au sein de grandes entreprises à un métier d’entrepreneur.e, des personnes ont troqué les gratte-ciels pour des arbres et le trafic pour un bureau à la maison. Qui sont ces gens qui, à un moment de leur vie ont pris ces grandes décisions ? Qu’est-ce que leur nouvelle vie leur procure ?
C’est en 2016 que Lizianne rencontre son amoureux. Lui est agriculteur, elle a un emploi important au sein d’une grande entreprise québécoise. Tous deux travaillent d’arrache-pied et ne comptent plus les heures. Il habite sur ses terres à la campagne et possède une ferme laitière. Elle habite la grande ville. Collectionnant les kilomètres entre la ferme et Montréal, Lizianne choisit de s’établir en région, avec son amoureux. Cette dernière a toujours rêvé de posséder une ferme florale. Elle a osé mettre en vente son chez-soi et a fondé la Pivoinerie Lili:
« J’ai retrouvé un sens au mot communauté à la campagne. L’entraide, l’entrepreneurship et le partage font réellement partie de ma vie au quotidien maintenant. Je partage ma vie avec un agriculteur, j’ai moi-même mon entreprise de pivoines et je travaille en marketing avec des projets d’agriculture. L’agriculture, ça demande une patience et une confiance que le milieu des affaires n’aime habituellement pas. Les résultats sont souvent incertains, ils dépendent de Dame Nature. On doit planifier, labourer, semer, prendre soin et attendre plusieurs saisons pour récolter enfin le fruit de notre travail. C’est nouveau pour moi de ne pas être dans l’instantanéité des résultats. C’est ce que j’ai toujours connu dans ma vie en grandes entreprises en ville. On est entouré et on travaille avec l’essentiel, la vie, le vivant … il n’y a rien de plus important que l’instant présent ! » nous dit Lizianne.
Puis elle poursuit : « La campagne m’a amené une belle liberté et plus de temps pour moi. Le trafic c’est maintenant derrière un tracteur dans le rang ! Le soir après le boulot, on est à 10 minutes d’un mont de ski. On part de la maison en raquettes ! Ça me fait toujours rire de voir des employés de mon amoureux venir travailler à la ferme en quatre roues et en ski-doo ! Il y a de la place pour respirer, pour vivre et pour rêver ! »
Éric a lui aussi décidé de laisser derrière lui un boulot pour devenir entrepreneur et travailler de la maison. Il s’est installé en région avec sa copine. Travaillant lui aussi pour une importante entreprise canadienne, il a vécu nombre d’années dans les grandes métropoles comme Montréal et Toronto.
« En travaillant à mon compte de la maison, j’ai gagné du temps en échange d’une légère insécurité financière. » nous raconte Éric. « J’ai très certainement gagné, et ce de façon exponentielle, une qualité de vie. Je me lève et je prends le temps de faire du pain. Je travaille quelques heures et je sors nourrir les poules. Puis, je termine ma journée, après des heures devant l’écran, en enfilant mes bottes pour aller sarcler le jardin. C’est un équilibre travail et vie quotidienne tellement plus sain. »
Pour Lizianne et Éric les changements ont été bénéfiques. La mise en action et la réalisation de plusieurs projets les ont aidé à s’adapter. Éric a dû trouver un nouvel équilibre :
« Au départ, on voulait tout faire et on en faisait trop » raconte Éric. « On a cependant réussi à trouver rapidement un équilibre. Nous avons produit énormément de nourriture et nous nous sommes impliqués dans notre nouvelle communauté. J’ai d’ailleurs été élu sur le conseil d’administration de notre coopérative de solidarité au village. Au final, j’ai appris des centaines de nouvelles choses en quelques mois seulement, j’ai grandi, perdu 30 lbs, mais j’ai surtout gagné en paix intérieur et en confiance. Pour vivre mon rêve, j’ai fait un plan, je l’ai divisé en petites tâches et je l’ai accompli. Je me pince chaque matin devant le constat d’avoir réussi et d’être aussi bien. »
Sans le savoir ces personnes ont utilisé les 7 astuces du Mouvement Santé mentale Québec, ces astuces qui favorisent une bonne santé mentale : ; agir, ressentir, se ressourcer, s’appuyer sur ses forces, découvrir, choisir, créer des liens – un réseau, pratiquer la gratitude et la reconnaissance.
Myriam Feiter-Murphy
À propos de l’autrice:
Myriam est coordonnatrice du programme de Techniques d’éducation spécialisée au cégep Marie-Victorin. Selon elle, avoir une bonne santé mentale est tout aussi important qu’être en bonne santé physique. Elle espère voir tomber les tabous qui règnent encore autour de la santé mentale et encourage les gens à être fiers d’y contribuer positivement.
